Littérature | Une place à prendre de J.K.Rowling

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AUTEUR : J.K. Rowling
TITRE ORIGINAL : The Casual Vacancy
ÉDITEUR : Le livre de poche
DATE DE PARUTION : 2013
NOMBRE DE PAGES : 790

Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place est à prendre... Comédie de mœurs, tragédie teintée d'humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce formidable roman confirme le talent d'un écrivain prodige.





Je reviens vers vous aujourd'hui pour vous parler de ma dernière lecture en date que j'ai lu dans le cadre d'une lecture commune avec Cammy. Elle compte également pour le challenge Au fil des saisons et des pages pour le thème : lire un livre de poche

Joanne Kathleen Rowling est un auteur qui m'a fait rêver durant mon adolescence avec sa célèbre saga du petit sorcier et j'avais très envie de découvrir l'auteur dans un tout autre genre, avec ce roman destiné aux adultes. 

Dans ce roman, l'auteure nous entraîne dans la vie d'une petite bourgade anglaise : Pagford. La vie est plus ou moins paisible, jusqu'à la mort soudaine de Barry Fairbrother, un des plus éminent notable. Dès la mort annoncée, l'entourage va se rendre compte qu'une place au conseil paroissial du village s'est libérée. S'ensuit une véritable bataille dans l'espoir d'accéder au pouvoir. Car quiconque prendra cette place, pourra tout faire basculer dans le débat qui divise la ville : la cité des champs doit-elle rester ou non à la charge de Pagford ou doit-elle être refilée à Yarvil, la ville voisine. Vaste  et épineux sujet ...

Il y a une multitude de personnages. Au début du livre, ça concerne en gros, la première partie, on a du mal a situer qui est qui, qui est la femme de qui, à qui sont les enfants et surtout qui est du côté de qui. Sans parler des surnoms qui nous perdent encore un peu plus. Mais une fois que l'on a bien capté tous les personnages, on a plus de faciliter a appréhender les événements. 

« Le monde est une vaste scène exclusivement destinée a servir de cadre à notre propre petit théâtre. »

Nous avons Howard Mollison qui tient un peu le rôle de maire du village. Même si officiellement, il ne l'est pas. Il est le plus impliqué politiquement, le plus intéressé et le moins attristé par la mort de Barry. C'est un peu la caricature du mec gras et pervers qui aime le pouvoir et qui veut à tout prix le garder. Peu importe les conséquences. Il prend cette histoire très au sérieux et ne veut surtout pas perdre. Il est décidé a mettre Miles, son fils à la place vacante. Ce dernier est totalement sous l'emprise de ces parents, au grand dam de sa femme. Face à lui, deux candidats: Simon Price, un homme imbuvable qui frappe sa femme et ses enfants et Collin Wall, le directeur adjoint du lycée et ami proche de Barry, qui a de gros problèmes de conscience. Quant à Gavin Hughes, avocat, associé de Miles Mollison, meilleur ami de Barry Fairbrother est un homme lâche qui ne sait pas ce qu'il veut. Il se fiche éperdument de la politique et du monde en général.

Rowling nous offre une palette de personnages masculins insupportables. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Et du côté de leurs femmes, ce n'est pas mieux. Shirley Mollison, la femme de Howard est médisante. Elle adore les commérages et aime sa position en tant que femme de ... Elle aime être le centre du monde et est très jalouse. Que ce soit de l'associée de son mari, Maureen, ou de sa belle-fille Samantha. Cette dernière est certainement celle qui rend le récit plus léger avec ses frasques et ses répliques. Elle aime ses enfants et son mari (pas tout le temps), mais elle déplore qu'il soit aussi faible face à ses parents. Son obsession pour un jeune chanteur a été assez drôle à lire. Mary Fairbrother, la veuve abattue, va passer son temps à pleurer et ses scènes sont loin d’être les plus intéressantes. Kay Bawden, a emménagé avec sa fille pour se rapprocher de son idiot de petit-ami, Gavin. Assistance sociale, elle est celle que j'ai le plus appréciée. Elle prend son métier à cœur et veut vraiment aider les autres. Mais elle va vite se rendre compte que la politique est son principal ennemi. Ruth Price, la femme battue, Tessa Wall, la mère dépassée et Parminder Jawanda, la médecin froide et égoïste, sont présentes tout le long, mais restent tout de même en second plan. Ce sont surtout leurs enfants qui sont les plus passionnants.

Stuart Wall est un petit merdeux, décidé à faire vivre l'enfer à ses parents, mais surtout son père. Il se croit meilleur que tout le monde, sans oublier d’être cruel avec les plus faibles. Andrew Price, son grand ami est un garçon timide, complexé par son acné, rabaissé et battu par son père et fou amoureux de Gaia, la nouvelle. Cette dernière vit très mal son arrivée, forcée de suivre sa mère, Kay. Elle va se prendre d'amitié pour Sukhvinder Jawanda, une jeune fille mal dans sa peau, rabaissée par sa mère et harcelée à l'école par la brute du coin, Stuart. Elle est plus ou moins amie avec une jeune fille pauvre, Krystal Weedon, qui habite la Cité des Champs. Sa vie est loin d’être facile avec une mère junkie, un père absent, une arrière grand-mère malade, un passé compliqué et un petit frère qui a besoin de beaucoup d'attention. 

« Suffisait-il que quelqu'un ait occupé une certaine place dans votre vie, et y laisse un grand vide en disparaissant, pour parler d'amour ? »

Parmi tous ces personnages, haut en couleurs, faut bien l'avouer, on en déteste la grosse majorité, mais on est également touché par quelques uns. Sukhvinder par exemple, m'a fait beaucoup de peine. Sa vie est un cauchemar à l'école, et chez elle. On espère qu'elle arrivera à s'en sortir avant d'atteindre le point de non retour. Krystal et son petit frère Robbie sont ceux qui m'ont le plus touché. Ils ont eu une vie tellement difficile, et elle ne va pas en s'améliorant. Leur mère essaie de s'en sortir, mais elle est très mal entourée, n'a aucune famille. Krystal est parfois méchante et cruelle, mais elle fait de son mieux pour garder Robbie, pour que le système ne l'éloigne pas d'elle. On sent qu'elle peut s'en sortir, qu'elle veut sortir de là, mais ce n'est pas simple. Et il n'y a pas grand monde pour l'aider.

Lorsqu'on lit la quatrième de couverture, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre. Et quand on commence le livre, on s’aperçoit vraiment que l'on est dans un ton très sombre. Entre les adultes et les adolescents, ce sont ces derniers qui m'ont vraiment passionnés. Ils sont tous dans une situation compliquée et ils essaient vraiment de s'en sortir. J'ai eu du mal a vraiment rentrer dedans, à retenir tous les personnages, et j'ai mis du temps à le lire, mais dans l'ensemble, j'ai aimé cette lecture. C'est un pavé avec beaucoup de descriptions, très déprimant avec des personnages détestables, mais le style de l'auteure est toujours aussi agréable à lire. C'est intense, graveleux, mordant. La fin en revanche me laisse perplexe. On y trouve de l'espoir, mais les dernières pages sont affreusement tristes. C'est donc une fin mitigée, à la fois triste et joyeuse. On espère que les personnages vont apprendre de leurs erreurs, mais on a un doute la-dessus. Un gros chapitre se termine, et un nouveau commence, en espérant qu'il soit meilleur. 

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6 commentaires

  1. Je n'ai pas lu le livre mais j'ai l'année dernière la mini série.
    Je pense qu'elle est très simplifiée pour quo'n se perde pas trop dans les personnages (et puis y a que 3 épisodes donc faut aller vite ^^), mais j'avais beaucoup aimé malgré un côté très déprimant en effet, notamment avec des personnages qui ne font rien pour qu'on les aime.

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    1. C'est donc une mini-série, j'ai cru que c'était un film moi ;) Je jetterai un coup d’œil un de ces quatre. Alors oui y'a des personnages détestables au possible. Et le pire, c'est qu'ils n'y en a pas qu'un !

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    2. J'arrive même pas à me souvenir s'il y a quelqu'un de sympathique XD C'est un peu lointain mais je me souviens qu'un des deux gamins (pas Brian Vernel mais l'autre) est plutôt gentil, ainsi que la petite Indienne et sa mère.
      L'assistante sociale aussi il me semble et la femme qui tient le magasin de sous vêtements.
      Mais ils sont tellement perdus au milieu des autres XD

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    3. Le gamin sympa doit être Andrew, la petite indienne doit être Sukhvinder. Sa mère dans le livre par contre est méchante avec sa fille dans la grosse majorité du livre. A la fin elle se rattrape. L'assistante c'est Kay, et la femme qui tient la boutique c'est Samantha. Donc oui, ça correspond au ressenti que l'on a en lisant le bouquin ;)

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  2. Et bien... Tu es l'une des rares qui a aimé ce roman! Les avis sont plutôt négatifs à son sujet. Pour ma part, j'ai décidé de ne pas le lire, question de ne pas gâcher l'impression que cette auteure m'a laissé avec HP !

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    1. Le truc c'est qu'on part avec l'idée JK Rowling = Harry Potter et ce bouquin est à des années lumières de l'univers magique de Potter. Du coup, on se sent un peu déstabilisé au début. Mais ce bouquin est bon et il est certainement meilleur pour ceux qui n'ont jamais lu Harry Potter.

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